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Journal de Baker Street, n°3

Bonjour à tous,

Et voilà qu’un mois a passé depuis la dernière édition du Journal. J’espère que durant ce mois, vous avez trouvé à votre goût les quelques articles et réflexions que j’ai pu vous soumettre. L’art de Sherlock Holmes, dont nous tentons ici de percer le secret, est des plus complexes, et c’est justement cette complexité qui fait la beauté de notre recherche. Holmes, personnage de papier ancré dans l’univers fictif de Doyle, aura bien ironiquement fait couler de l’encre quant à ses méthodes ! Aussi, une fois encore je ne peux que vous remercier de me suivre dans ce travail, que j’entreprends mû par toute mon admiration pour le célèbre détective.

Vous l’avez pu constater, on ne peut parler de Sherlock Holmes sans décemment en venir à des énigmes qui, à première vue paraissent insolubles; c’est en y réfléchissant avec méthode que l’on peut en voir la trame. Aussi, j’avais soumis à votre curiosité deux énigmes particulières, dont nous allons ici livrer sans plus attendre la solution. Si vous n’avez toujours pas trouvé – ou pas encore cherché – ces problèmes, je vous engage à passer au prochain paragraphe, à moins que vous ne souhaitiez rendre les armes. Commençons par l’énigme de Voltaire; le logicien affirmé n’aura aucun mal à trouver qu’il s’agissait là de l’oiseau. En effet, comme stipulé dans l’énoncé, le mot « oiseau » se compose en français de cinq voyelles et d’une consonne; en outre, ses plumes, qui composent son plumage, lui permettront sans mal d’écrire son nom, pour peu qu’elles aient été trempées dans l’encre ! Il ne s’agissait donc ici que d’une logique basée sur les mots, et plus particulièrement les jeux qui peuvent avoir cours entre ces derniers – c’est en les repérant que l’on peut deviner, presque du premier coup d’œil, que c’est bien d’un volatile dont il est question ici. La deuxième énigme traitait quant à elle du meurtre d’un riche propriétaire. Son meurtrier n’est personne d’autre que son héritier, qui ne pourra pas jouir longtemps de la fortune qui lui est léguée : c’est sur les heures de présence des deux suspects qu’il faut s’attarder pour découvrir la solution, mais aussi sur un détail qui sort du commun – la présence de cadavres de mouche sur le rebord de la fenêtre. A la manière de Holmes, creusons ce petit détail anodin qui pourtant recèle en son sein la solution de l’énigme. L’on sait que les insectes que sont les mouches et moustiques sont attirés par la lumière, qu’elle soit naturelle ou non : ainsi, ces nuisibles ont dû pénétrer dans la chambre avant la tombée de la nuit, étant donné que la fenêtre était entrouverte – de l’extérieur, la lumière du logis pouvait filtrer par les stores. Inversons maintenant le raisonnement pour nous intéresser à la sortie des insectes; au lever du jour, de la chambre plongée dans l’obscurité par les stores filtrait les premiers rayons du soleil : c’est à cet instant que les insectes auraient pu sortir. Sortir, ils n’ont pu le faire qu’à moitié, puisqu’on les a retrouvés morts sur le rebord de la fenêtre, soit derrière les stores. C’est donc que le gaz, qui, rappelons-le, agit instantanément, autre détail de la plus grande importance, a été libéré au moment de la sortie des insectes, soit aux premiers rayons du soleil. Le secrétaire n’étant plus sur les lieux depuis minuit, seul l’héritier a pu orchestrer ce meurtre : c’est ainsi, grâce à deux détails et au planning de la soirée qu’il nous est possible de résoudre cette sordide affaire de meurtre.

Les plus petits détails sont ceux qui nous rapprochent le plus de la vérité…

Les affaires de meurtre, si l’on veut les résoudre, requièrent une attention plus grande encore que les simples problèmes de logiques. Cependant, c’est par l’entraînement que nous apporte lesdits problèmes que nous pourrons être en meilleure mesure de discerner dans un fatras d’informations les détails qui nous permettent de trouver le – ou les – coupable. Aussi, je vais à nouveau vous soumettre un problème de logique, quelque peu inspiré du paradoxe du menteur que nous avions déjà pu étudier. Dans un bar, vous sympathisez avec deux garçons : l’un dit toujours la vérité, et l’autre ment systématiquement. Vous demandez au premier si c’est lui le menteur, mais le bruit ambiant vous empêche d’entendre sa réponse; alors, vous demandez au deuxième ce que le premier a répondu. Celui-ci vous répond qu’il a dit non. Qui est donc le menteur ?

C’est encore un nouvel article qui s’achève pour moi, mais aussi pour vous. J’espère que vous prenez autant plaisir à lire mes élucubrations sur le personnage de Holmes que je peux en prendre à les écrire; la pérennité de ce projet me fait chaud au cœur. Je ne puis en ce moment tenir mon calendrier habituel d’un article par semaine; notre prochaine rencontre se fera d’ici deux à trois semaines, autour du thème de l’observation. Ce sera donc une nouvelle catégorie qui s’ouvrira pour nous dans l’étude de cet art qu’est la science de la déduction. Pour l’heure, sachez profiter de la beauté de cet instant estival, qui aura su se faire attendre.

Bien à vous,

Journal de Baker Street, n°2

Bonjour à tous,

Voilà un moment que je n’étais pas revenu vers vous. Aucun contretemps tel que le Dernier Problème qu’a pu connaître Holmes, non, mais l’observateur aguerri pourra, s’il lui plaira, deviner ma situation au vu des dates de mon absence. Rechignerez-vous devant un peu d’entraînement ? Disons que ce sera là mon premier défi pour cette deuxième édition du Journal…

Maintenant que cette anicroche est loin derrière nous, l’écriture de ce blog va pouvoir reprendre. C’est à la logique que je compte m’attaquer plus en détail : je me laisse encore quelques jours pour réfléchir au nouvel article, mais j’espère qu’il vous plaira. Après quelques passages dans l’univers tortueux de la logique, c’est aux applications de la chimie dans la science de la déduction, domaine quelque peu plus compliqué, que nous nous essayerons : il s’agira alors de déterminer, une bonne fois pour toutes, s’il est vraiment possible de savoir d’où vient une personne depuis la terre qu’elle a collectée sous les semelles de ses chaussures. Et dans un second temps, établir un catalogue des réactions les plus utiles à la science de la déduction devrait nous être profitable !

C’est donc un programme des plus conséquents qui nous attend; programme qui commencera, au plus tard, à la fin de cette semaine. Amis lecteurs, c’est dans un nouveau tournant de ce site que nous entrons : les bases sont posées; il est maintenant plus que temps de les approfondir.

Je terminerai cet article par un deuxième défi, peut-être plus amusant que le premier mais de même nature : une énigme, pour éprouver votre logique et la faire doucement progresser. L’énigme du jour nous vient de Voltaire :

« Cinq voyelles, une consonne,

En français composent mon nom.

Et je porte, sur ma personne,

De quoi l’écrire sans crayon. »

Alors, saurez-vous trouver de qui il s’agit ? Gageons que vous saurez trouver facilement la réponse à ce problème séculaire… Jusque la prochaine énigme.

Voltaire, inventeur de notre défi du jour